Pour laisser la place à un parc éolien industriel, le massacre d’un pan entier du Somail-Espinouse, espace naturel d’exception, vient de commencer dans l’indifférence générale et au mépris du public et des professionnels locaux vivant du tourisme.
Ballet incessants de bulldozers et de camions, route élargie de 10 mètres, interdiction de circulation sur le GR7 en pleine saison : depuis le printemps 2011 on assiste à unedestruction systématique des fameux « balcons de l’Hérault » de part et d’autre du col de Fontfroide.
La piste de la crête a été élargie à 10m (c’était un sentier de Grande Randonnée), on y apporte du tout-venant, les virages sont rabotés, et le futur bétonnage des pentes est prévu, précédé de coupes des hêtres pour permettre la circulation des engins de chantier, et de clôtures autour des futures éoliennes.
L’étape d’après : le défonçage des landes pour les socles des machines.
Le site naturel exceptionnel de Fontfroide se transforme en zone industrielle.Pourquoi ?
– Ce n’est pas pour diminuer l’effet de serre, puisque, vue l’intermittence du vent, il faut épauler les éoliennes par des centrales au fuel, charbon ou gaz !
– Ce n’est pas pour créer des emplois, car on ne fabrique pas de machines en France. On en supprime même parce qu’on attente aux emplois du tourisme de nature.
– Ce n’est même pas pour sortir du nucléaire, car avec l’argent gagné sur l’éolien industriel, EDF, GDF Suez, AREVA, ALSTOM, etc, investissent dans des centrales nucléaires partout sur la planète. Et Fontfroide devient le Fukushima de la lande.
C’est pour le fric.
Pourquoi ne pas installer des éoliennes près des lieux de consommation, des centres urbains, au bois de Boulogne, sur la côté d’Azur… si ces machines sont considérées comme inoffensives et indispensables à la planète ?
Pourquoi les placer systématiquement dans les sites les plus merveilleux des terroirs ruraux sous peuplés où la contestation ne peut élever de barricades ?
Petit historique des actions citoyennes menées depuis 12 ans contre la construction d’une centrale éolienne à Fontfroide, malgré la municipalité de Fraïsse, malgré le Parc du Haut Languedoc et les autres administrations.
2002 : La société SIIF Energies (Société Internationale d’Investissements Financiers….) a présenté un premier permis de construire, annulé en 2005 par le tribunal administratif de Montpellier pour cause d’atteinte au site.
2006 : la société, depuis intégrée à EDF, revient à la charge et le préfet lui délivre 2 permis pour 10 machines de 2 MW chacune et de 100m de haut en bout de pale, 2 permis sur le même site pour bénéficier d’un tarif d’achat favorable.
2008 : Nouvelle annulation par le tribunal administratif de Montpellier
2010 : EDF gagne devant la cour d’appel de Marseille (l’association déboutée s’est pourvue en cassation devant le Conseil d’Etat) et relance le projet de centrale.
2011 : Un des plus beaux espaces naturels de la région est livré à la destruction.
Et après ? Plusieurs centaines de nouvelles implantations ? Des nouvelles saignées dans les paysages ? Les hauts cantons transformés en zone industrielle ?
collectif.fontfroide@gmail.com